Activités physiques et usage des écrans à l’âge de 2 ans de la cohorte Elfe

L’un des objectifs du Programme National Nutrition Santé (PNNS) est de promouvoir la pratique de l’activité physique et de lutter contre la sédentarité tant chez l’adulte que chez l’enfant. Parmi les activités sédentaires, le temps passé devant la télévision et les écrans en général, occupe une place importante. En France, il existe peu d’études décrivant les niveaux d’activité physique et d’usage des écrans par les enfants de moins de 6 ans, et aucune avant l’âge de 3 ans. L’Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance (Elfe) 1 est la première étude française à disposer de données sur les activités physiques et sur l’usage des écrans sur un grand échantillon d’enfants vivant en France métropolitaine.

Activite physique et ecrans_2 ans_enfants Elfe

 

Conclusion
Notre étude documente pour la première fois en France la fréquence ou le temps passé dans des activités physiques (jeux à la balle ou au ballon, piscine, promenades et jeux en extérieur) et à utiliser divers types d’écran (ordinateur, tablette, téléphone mobile multifonction, jeux vidéo sur console et télévision) par des enfants de 2 ans. Cette étude repose sur un large échantillon de la population des enfants nés en 2011 en France métropolitaine. Notre étude montre qu’environ un tiers des familles déclare que leur enfant ne réalise pas d’activités physiques à l’extérieur du domicile à 2 ans (jeux extérieurs, piscine). Plus d’un enfant sur cinq utilise fréquemment un ordinateur ou une tablette, un téléphone mobile multifonction et regarde la télévision au moins une à deux fois par semaine à 2 ans.
Cette étude identifie également plusieurs facteurs sociodémographiques clés prédisant la fréquence et le temps d’écran, notamment les niveaux d’étude maternel et paternel, le revenu du ménage, le statut professionnel, la situation familiale et la taille de la fratrie.
Les forces de notre étude comprennent la taille de l’échantillon analysé supérieur à 10 000 enfants ainsi que l’utilisation de pondérations permettant d’approcher au mieux le niveau d’exposition, en 2013, de l’ensemble des enfants de 2 ans nés en France métropolitaine en 2011. À notre connaissance, il n’existe aussi aucune autre étude de cette envergure, en France ou à l’étranger, ayant examiné quatre types d’écrans devenus courants de nos jours, y compris l’usage de mobiles multifonctions et de tablettes.
Une limite de cette étude est que nous n’avons pas pu, à ce stade, prendre en compte certains facteurs comportementaux des parents, tels que leur propre fréquence d’usage des écrans, et leurs attitudes et croyances vis-à-vis des écrans. Bien qu’en nombre encore insuffisant, des études soulignent le rôle très fort de certains de ces facteurs comportementaux parentaux 11,12,13 . Une seconde limite est que nous ne disposons pas d’information au sujet du contenu média regardé ou du type de jeux ou fonctions utilisés, et qui sont susceptibles de varier en fonction de certains facteurs sociodémographiques étudiés dans ce travail. Une dernière limite enfin, est que les informations sur l’usage des écrans par les enfants ont été rapportées par les parents. Étant subjectives, les données utilisées pourraient ainsi souffrir du biais de désirabilité sociale, et d’imprécision. Les données recueillies au cours du suivi ultérieur de la cohorte Elfe  permettront à l’avenir de dépasser certaines de ces limites.