Une étude pointe la nocivité des ondes sur la mémoire des enfants

Entre effets mesurés et réserves.

Après avoir évalué sur plusieurs années la mémoire d’enfants utilisant un téléphone portable, des chercheurs suisses estiment qu’une forte exposition aux ondes émises par ces appareils a bien une incidence sur la mémoire des formes.

Cela fait un moment déjà que des réserves sont avancées quant à la nocivité des ondes émises par les smartphones sur le cerveau des jeunes enfants. En 2016, les chercheurs de l’Anses reconnaissaient, par exemple, que celles-ci pouvaient bel et bien avoir « des effets sur les fonctions cognitives des plus jeunes« . Il était alors question de l’attention, de la psychomotricité, du langage, mais également de la mémoire. C’est sur ce dernier aspect que se sont penchés les chercheurs de Swiss TPH (l’Institut tropical et de santé publique suisse). Après avoir mené une étude auprès de 900 Suisses âgés de 12 à 17 ans, ils sont arrivés à la conclusion que l’usage répété du téléphone mobile pouvait dans certains cas engendrer « une baisse significative des performances de la mémoire figurale« .

Ces chercheurs évitent de dresser des conclusions trop définitives, indiquant que des études complémentaires seront nécessaires pour exclure d’autres facteurs. Ils précisent également que le taux et la fréquence de l’exposition aux ondes engendrant des effets mesurables peuvent être très variables d’un sujet à l’autre (raison pour laquelle aucune donnée quantifiant les effets néfastes évoqués n’est communiquée). Néanmoins, ils indiquent que les enfants collant régulièrement un téléphone portable sur leur oreille droite ont des chances de voir leur mémoire figurale être altérée. Il s’agit — comme l’explique au journal Le Temps Martin Röösli, professeur en charge de l’étude — de la mémoire des formes, évaluée durant ces recherches à l’aide de tests informatiques à base de formes abstraites. Cette mémoire fait appel à une petite partie de l’hémisphère droit du cerveau, ce qui fait que les droitiers sont plus exposés à ce risque.

Quelques mesures de précaution

« Nous avons suivi les groupes d’adolescents sur plusieurs années, en leur faisant passer des tests à plusieurs mois d’intervalle. Nous avons ensuite mis au point un modèle pour calculer l’exposition du cerveau et la dose cumulée en fonction de différents usages (appel, envoi de message texte, navigation sur Internet, jeu…). On a ainsi pu mesurer que ce sont les appels, en tenant le téléphone à l’oreille, qui constituent 80 % des radiations reçues« , précise le chercheur au journal suisse. Et ce dernier de rappeler qu’en utilisant le haut-parleur de son téléphone ou un kit mains libres, il est facile de réduire par un facteur de 10 l’exposition aux ondes électromagnétiques lors d’un appel, si ce n’est plus. « Il faut également éviter à tout prix de passer des appels lorsque la connexion est mauvaise, car une minute équivaut alors à plusieurs heures passées le téléphone à l’oreille dans des conditions normales« , conclut-il.

source : https://www.lesnumeriques.com/telephone-portable/etude-pointe-nocivite-ondes-sur-memoire-enfants-n76513.html